la grossesse et l'allaitement : le calcium et la consommation forcée de lait
Les produits laitiers, parce qu'ils sont très riches en calcium, sont fortement conseillés au cours de la grossesse et de l'allaitement, deux périodes bien exigeantes en calcium pour la mère. Est-il vraiment justifié de recommander une grande consommation de calcium lors de la grossesse et de l'allaitement maternel? Il vaudrait la peine de revoir cette question.
Le fœtus prélève à même les réserves de la mère d'importantes quantités de calcium, qu'il utilisera pour favoriser la croissance rapide de sa petite masse osseuse. Il en sera de même lors de l'allaitement. Plusieurs insistent sur l'importance de la consommation d'une bonne quantité de lait au cours de la grossesse, pour ainsi mieux " construire " la masse osseuse de l'enfant, sous prétexte que le lait est le principal aliment du nourrisson et que mieux vaut commencer à lui en donner dès sa vie intra-utérine. Raisonnement douteux.
Près de 100% des femmes des pays en voie de développement enfantent et allaitent sur des périodes beaucoup plus longues que dans nos pays occidentaux, sans préjudices apparents (peu d'ostéoporose) et ce, avec le quart de nos recommandations en calcium (1) (300 à 400 mg par jour).
Des dizaines de recherches, dont vous trouverez référence en fin de texte, semblent démontrer que les réserves minérales des os de la mère se régénèrent normalement au cours des mois suivant l'allaitement. Même que ces demandes minérales répétées lors des périodes de grossesse et d'allaitement stimuleraient tant la reconstruction que les femmes en ressortiraient avec une meilleure ossature (2).
À l'inverse, se pourrait-il que la surconsommation de produits laitiers vienne déstabiliser l'organisme lors de la grossesse et de l'allaitement? Doit-on vraiment recommander des apports quotidiens en calcium aussi élevés que 1200 mg? Des femmes vivent pourtant de très belles grossesses, sans complications, sans consommer aucun produit laitier, et avec des apports en calcium de loin inférieurs aux 1200 mg recommandés sur une base quotidienne. Les deux tiers de la recommandation adulte de 1000 mg, soit environ 700 mg, semblent suffisants.
Non seulement y a-t-il lieu de mettre en doute des recommandations en calcium aussi élevées, mais aussi le fait de le consommer sous forme de produits laitiers. À ce sujet, une observation générale semble ressortir chez plusieurs auteurs de manuels de nutrition et de diététique à l'effet que les produits laitiers figurent parmi les aliments les plus à risque de causer des allergies et intolérances.
Si nous prenons l'exemple des crampes musculaires, survenant surtout durant la deuxième moitié de la grossesse, prenez bonne note que la réduction du lait de vache peut soulager ces symptômes (3). Malheureusement, le lait de vache étant considéré comme une telle nécessité chez nous, la solution suggérée demeure le classique supplément de calcium et de vitamine D à prendre avec un grand verre de lait…
L'hypertension de fin de grossesse, pouvant être soulagée par la prise de suppléments de calcium et de magnésium (4) ne serait-elle pas aussi en lien avec la consommation forcée de produits laitiers? Effectivement, il y a des observations à l'effet que le lait puisse prédisposer à l'éclampsie (hypertension, œdème, albuminurie) chez la femme enceinte. Aussi, serait-il possible que cela soit relié à la manifestation d'un trouble du métabolisme du calcium créé par un excès de produits laitiers? Un supplément de calcium pourrait certes aider, mais d'abord faudrait-il vérifier que le lait ne soit pas source de problème dans ce cas-ci. Rien de plus simple à vérifier, vous n'avez qu'à le supprimer de votre alimentation pour une période de quelques semaines et à en observer les effets.
Quoiqu'il semble protecteur chez les femmes sous-alimentées, une trop grande quantité de calcium est néfaste si cela a pour conséquence d'entraîner la surconsommation de produits laitiers. En général, le yogourt nature est mieux toléré que le lait, et le fromage encore davantage. Privilégiez les produits fabriqués à base de lait cru et une saine alimentation. Sachez aussi que le diabète et d'autres troubles hormonaux peuvent être liés à la consommation de produits laitiers.
Avis à la femme qui allaite : une partie des protéines du lait de vache que vous consommez peut passer dans le lait maternel et entraîner coliques, réactions cutanées et autres troubles qui pourraient sembler inexpliqués chez votre nourrisson (5). Notez que d'autres aliments peuvent aussi causer ce genre d'inconvénients : fruits de mer, poissons, noix, œufs et soja, etc.